Gestion des émotions désagréables


D’où viennent les émotions désagréables ?

Nous pouvons caractériser l’émotion à partir de trois critères :

-des réponses physiologiques : changements du rythme cardiaque, de la pression sanguine,  modifications de la réponse électrodermale, de la température corporelle, de la respiration, etc.

-des réponses comportementales : expressions faciales (élévation des sourcils, rictus de la bouche, etc.) mains qui s’agitent, positions du corps différentes, voix qui change, etc.

-des réponses cognitives : variations dans les façons de juger, percevoir, mémoriser, etc.

 

Selon Russel (1980), les émotions prennent place dans un espace bidimensionnel.

La première dimension est « la valence » (« agréable » / « désagréable »).

La seconde est « L’implication émotionnelle » (« forte » / « faible »).

 

Enfin, il existerait un répertoire émotionnel universel (émotions « de bases » ou « primaires ») propre à tous les êtres humains quelle que soit leur culture. Selon Ekman (1992), ces émotions de bases seraient au nombre de six : la colère, la peur, la surprise, la tristesse, la joie, et le dégoût.

 

Du point de vue physiologique

Docteur Servan-Schreiber (2003), il y a donc une mise en jeu de « deux cerveaux » : le cognitif et l’émotionnel. Il peut y avoir alors soit coopération soit compétition.

 

Comme l’explique le Dr Servan-Schreiber (2003), psychiatre et chercheur en neurobiologie,

si le cerveau émotionnel prend le dessus démesurément, sous l’effet du stress par exemple ou lorsque nos émotions sont trop à vif, le cortex préfrontal n’a alors plus aucune influence et perd sa capacité à raisonner et à guider le comportement. Il faut donc apprendre à gérer ses émotions pour éviter ce « court-circuit émotionnel ».

Á l’inverse, pour éviter d’être guidé uniquement par nos pulsions, nos réflexes, nos instincts, le cerveau cognitif à la capacité de réguler, tempérer, les réactions émotionnelles.

Mais il est important de ne pas non plus utiliser systématiquement ou abusivement ce contrôle cognitif des émotions.

En effet, il faut aussi  vivre pleinement ses émotions (rires, pleurs …). Il faut donc pouvoir trouver l’équilibre entre les deux systèmes.

Servan-Schreiber (2003) écrit : « C’est le résultat de cette interaction (coopération ou compétition), qui détermine ce que nous ressentons, notre rapport au monde, et notre rapport aux autres. Les différentes formes de compétition nous rendent malheureux.

Á l’inverse, lorsque le cerveau émotionnel et le cerveau cognitif se complètent, l’un pour donner une direction à ce que nous voulons vivre (l’émotionnel), et l’autre pour nous faire avancer dans cette voie le plus intelligemment possible (le cognitif), nous ressentons une harmonie intérieure qui sous-tend toutes les expériences durables de bien-être.

Darwin

Darwin définit l’émotion comme une faculté d’adaptation et de survie de l’organisme vivant, elle est innée et universelle, elle est perçue comme un « motivateur », une entité qui influence le choix d’un individu en réponse à un stimulus externe ou interne.

Elle serait cette capacité d’adaptation et de changement en lien dans nos relations et qui nous met en interaction avec l’autre.

 

L’émotion est le fruit de l’évaluation cognitive que l’individu fait au sujet de l’événement, qu’il soit externe ou interne ou de la situation qui initie l’émotion.

 

La gestion des émotions désagréables permet d'aller dans la vie plus naturellement sans craindre ses propres émotions. Cet apprentissage va permettre d'approfondir la connaissance de soi.

  • Capacité de détente : ne plus chercher à se protéger de ses propres émotions.
  • Vitalité : récupération d'énergie par une bonne gestion de ses émotions.
  • Relation aux autres :  savoir  gérer ses émotions permet de préserver le lien dans beaucoup de situation.

Les principales émotions et leurs comportements logiques.

Chaque émotion a son utilité. Nous disposons de six émotions de base : la joie, la colère, la peur, la tristesse, le dégoût et la surprise.

 

Autres émotions courantes :

La culpabilité, La déception, L’énervement, La frustration.

 

La joie est source de motivation, de vie, c'est un moteur.


La peur signale un danger qui nécessite la mise en place d'une protection ou d'une nouvelle stratégie d'adaptation.

Je suis face à une situation que je ne suis pas encore prêt à gérer…

3 différents types de peurs :

  • La peur par manque de maîtrise

Rien de plus normal que de ressentir cette peur intense et passagère avant une épreuve importante. L’essentiel est de parvenir à la contrôler. Bien maîtrisée, cette peur peut devenir un moteur pour nous pousser à donner le meilleur de nous-même. Dans la plupart des cas, le trac ne surgit pas de la situation à vivre mais de notre manière de l’appréhender.

 

  • La peur par représentation

Cette peur est reliée au vécu de la personne, conséquence d’expériences passées qui amène la personne à déformer la réalité en amplifiant le danger réel d’une situation.

 

  • La peur par déplacement

Une peur plutôt du domaine phobique qui n’est pas liée au passé de la personne, la source n’est pas connu, une angoisse (souvent liée à la mort) qui se déplace vers un objet de substitution ( eau, araignée,…)


La tristesse marque une étape, une période de vie. Elle est la réaction adéquate chaque fois que nous devons tourner une page, faire un deuil.
La tristesse est une émotion simple. Elle révèle un manque de nature affective. Je suis triste de la perte d'une personne, d'un animal, d'un objet qui a une valeur affective. J'éprouve de la tristesse lorsque je rate une occasion importante. Je me sens triste quand je suis privée de quelque chose qui a de la valeur à mes yeux. Ma tristesse révèle alors la présence d'un besoin affectif.


La colère sert à défendre notre territoire, nos valeurs, à trouver et à instaurer des limites. Elle est l'émotion la plus réprimée, la plus pernicieuse aussi..
Lorsqu'elle n'a pu s'extérioriser, la colère reste confinée dans notre mémoire, tapie dans les profondeurs de notre inconscient. Sous l'emprise de cette émotion refoulée, nous réagissons alors à une situation assez banale par une colère disproportionnée, au point d'en perdre toute objectivité. Un mot, une attitude d'un interlocuteur est susceptible de déclencher un déferlement d'émotions, celles précisément que nous avons emmuré durant des années.

 

La culpabilité  ou se sentir coupable, Le sentiment de culpabilité  est une émotion relative à soi et/ou au groupe social (dont la famille) qui repose sur le sentiment — justifié ou non — qu’on porte une responsabilité personnelle dans un événement fâcheux ou bien, un choix que nous avons fait nous laisse un sentiment amère de culpabilité.

 

La Déception, est le sentiment d'insatisfaction qui suit après l'échec d'un but que s'est fixé un individu en d’autres termes, je ne peux plus satisfaire mon besoin avec les moyens initialement prévus.

 

L’Enervement, La situation ne correspond pas à mes attentes, je suis gênée par des évènements qui me compliquent la vie, je subis des événements etc..

 

La frustration, j’ai des difficultés avec les moyens que j’emploi pour atteindre mon objectif ou satisfaire mon besoin.

Les comportements logiques

Une émotion traduit un problème d’adaptation à une situation, il est donc important de connaître le contexte relatif à l’émotion ainsi que le comportement logique le plus couramment associé.

 

La colère : Contexte => une de mes valeurs n’est pas respectée.

Comportement logique : je communique plus efficacement mes valeurs, j’accepte la différence de l’autre, il peut ne pas avoir les mêmes valeurs que moi.

Je peux remettre en question mes valeurs, n’y a t-il pas un travail sur moi à faire ?

Je m’assure également qu’il n’y a pas une mauvaise interprétation de ma part, une méconnaissance, une croyance etc.

 

La culpabilité : Comme la colère, la culpabilité fait référence aux valeurs de vie, dans cette émotion c’est nous même, qui ne respectons pas une de nos valeurs. Il y a un conflit intérieur sur des actes et ou choix que  nous faisons sans être en accord avec cela.

En premier lieu, j’identifie la valeur que je n’ai pas respectée. Ensuite, il est nécessaire de hiérarchiser nos valeurs ; Selon cette hiérarchisation, quelle est la valeur que je ne respecte pas ? Est-ce la plus importante pour moi ? si oui, je revois mon comportement.

Dans le cas contraire : je me sens en accord avec mon choix mais je ne respecte pas la valeur qui m’a été inculquée par le groupe , il sera peut être nécessaire d’envisager un accompagnement  afin de se déconditionner.

 

La Déception, j’identifie mon besoin réel et je cherche un autre moyen de la satisfaire.

Ex : je n’ai pas eu le poste convoité, une autre personne a été embauchée.

Mon besoin réel était d’avoir un meilleur salaire, Je commence par accepter la situation la perte de cette opportunité, je cherche quel autre poste peut me permettre d’augmenter mon salaire, je me sers de mon expérience et j’élabore une stratégie pour augmenter mes chances.

J’ouvre mon champ des possibles en envisageant un changement de cap dans ma vie.

 

L’Enervement : J’accepte ce que je ne peux changer, les évènements extérieurs ne nous facilitent pas toujours la vie alors j’agis selon ma priorité, en cherchant un autre moyen, pour atteindre mon objectif.

 

La frustration : J’identifie mon besoin et je cherche un moyen plus efficace pour atteindre mon objectif ou satisfaire mon besoin, je me renseigne, cherche un modèle, dans tous les cas j’agis pour avoir plus de chance de trouver des solutions

 

La peur : Contexte => je ne peux ou ne suis pas prêt à gérer une situation.

 

Par manque de maîtrise : Comportement logique : je me prépare au mieux à cette situation, je développe ou renforce mes capacités, je révise, je m’entraîne etc.

 

Peur par représentation : je m’informe, reviens à plus de réalité objective, je me déconditionne pour sortir de mes représentations déformées.

 

Peur par déplacement : cette peur n’est pas lié à un vécu antérieur mais résulte plutôt d’un processus inconscient d’association (comme un ancrage ) lors de l’enfance, le sujet ne sait pas pourquoi il a cette peur.

Dans ce cas là il est nécessaire de faire une recherche sur l’origine de la peur avec par exemple une psychothérapie.

 

La tristesse : contexte : la perte

Le sophrologue peut envisager de faire un travail préventif mais en aucune manière travailler sur le processus de deuil, un psychothérapeute sera alors conseillé.

Dans la prévention, le sophrologue abordera « le lâcher prise » permettre au patient de traverser au mieux la crise en ayant une relation plus consciente et naturelle à la perte.